Philippe et Isabelle Paul

Partenariat et amitié

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partenariat depuis : 1990
dernière visite : 24/01/2019

Il arrive que sur les stands des 3b, on entende parfois des clients demander : « et les pommes de terre de chez Philippe Paul, elles reviennent quand ? ». Vous êtes quelques uns parmi notre clientèle à avoir repéré ses produits à leur qualité, et à les attendre. Nous ne pouvions que tomber dʼaccord.
Ce 20 avril 2018, les saucisses crépitent dans la poêle quand nous arrivons, le chien nous accueille en aboyant, nous sommes en avance. Autour de la table, on prend des nouvelles, on s’inquiète de la météo. Isabelle et Philippe travaillent avec leurs enfants et le personnel saisonnier.
Philippe Paul est l’un des producteurs les plus importants de ceux avec lesquels nous travaillons. Son maraîchage comprend 60 hectares de terres, parmi lesquelles une quinzaine sont dits « tournants ». Inscrites dans une rotation, ce sont d’autres parcelles qui, chaque année, se reposent (on y sème alors du trèfle, par exemple) sur un rythme d’une fois tous les quatre ans, en moyenne. Reste une quarantaine d’hectares où sont réparties les cultures : celles d’hiver, avec un tiers des terres dédiées à la pomme-de-terre, un tiers pour les carottes et poireaux, le reste divisé entre les radis noirs, betteraves, panais, courges diverses, potimarrons, choux, céleris et oignons. Les cultures d’été, moins importantes en terme de surface, sont les courgettes, les radis roses et quelques 700m2 de tomates sous tunnels. Ces dernières ont été plantées spécialement pour nos étals.
D’une grande gentillesse, Philippe est aussi très consciencieux. Les années passent, rythmées par le calendrier des cultures : semis, préparation des sols, récoltes. Et toutes les semaines, le transport jusqu’à Rungis, départ 1h du matin pour arriver à 3h45. Toujours ponctuel et irréprochable dans le travail - « Philippe ne se trompe jamais dans les palettes et range très bien son camion », précise Mathieu - il dégage une vraie sérénité ; de celle qu’ont acquis les personnes d’expérience. Tout roule, avec souplesse et dans la bonne humeur - car Philippe et Isabelle sont aussi un couple de « fanfarons » : ils jouent du trombone et de la clarinette.
Lors de notre première visite, en avril, le temps est à la préparation des sols. Nous parlons principalement du désherbage : c’est la plus grande difficulté en bio, car sans traitement, les « mauvaises herbes » se mêlent aux cultures et gênent la récolte, en plus de puiser les ressources des légumes. Pour y remédier, Philippe Paul a investi dans une machine à vapeur. Cela facilite le travail, mais n’économise tout de même pas le passage par l’humain et une phase d’arrachage d’herbe à la main.
La collaboration a débuté dans les années 80, entre le père de Philippe Paul et le père de Mathieu, Gérard Corvaisier. Cʼest tout naturellement que Philippe et Isabelle, sa femme, ont « reprit le flambeau avec Mathieu et Rosa, pour pouvoir continuer à travailler dans la bonne intelligence ». Surtout, aussi, dirait Mathieu, parce quʼ « on est sur un goût et une qualité irréprochables ». Ce 20 avril 2018, les saucisses crépitent dans la poêle quand nous arrivons, le chien nous accueille en aboyant, nous sommes en avance. Autour de la table, on prend des nouvelles des enfants, on sʼinquiète de la météo. Après le café, on monte en voiture. Philippe nous emmène voir ses parcelles.
À notre retour, au mois d’octobre suivant, les poireaux ont bien grandis ! C’est le temps de la récolte. Philippe revient sur les étapes (14 passages de herse, 5 buttages) et explique comment l’évolution du matériel et la mécanisation leur a, sur certains points, bien simplifié la tâche. Démonstration de l’arrachage par Cédric, fidèle salarié de Philippe qui travaille à ses côtés depuis 18 ans. De la machine émane une odeur de poireaux fraîchement coupés, tout à fait agréable. Re-belote dans un champ de carottes : c’est magique de voir la machine fonctionner et les carottes qui défilent en s’élevant ! En agriculteur respectueux de son produit, Philippe la suit et ramasse les carottes qui tombent à l’arrière, pour que rien ne soit gâché.
Non loin de là, on s’arrête quelques secondes devant un champ voisin de carottes cultivées pour des conserves (type petits-pois carottes, nous ne dévoilerons pas de nom de marque) : triste vision d’un tas couleur orange-fade qui sèche à l’air libre… Ces terres à proximité nous donnent à voir le comble des écarts dans la conception de l’aliment et de son mode de culture - de quoi méditer sur les discordances de notre monde. Finalement, au fil de nos expéditions, bloqués cette fois derrière le tracteur de Cédric remorquant du fumier, nous avons tout le loisir d’évoquer l’importance du compost. De retour à la ferme, nous parlons des emballages et de notre partenariat pour les recycler.
Réemploi, respect de la nature et des produits,… La ferme de Philippe et Isabelle est passée en bio à l’époque de son père, dès 1961, et perpétue ces valeurs. Que leur exemple de dévouement et ce récit puisse en inspirer d’autres !
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