Jean-Marc Coulon
La qualité comme maître mot
Laigné-en-Belin (72)
partenariat depuis : 2006
dernière visite : 20/05/2019
Jean-Marc Coulon et sa compagne Isabelle nous reçoivent de bon matin pour nous présenter leur exploitation. Jean-Marc Coulon est à la fois extrêmement précis et extrêmement modeste. Alors que nous prenons un café dans sa cuisine, (attenante au bureau de l’entreprise, à la désolation de sa compagne Isabelle) il s’inquiète de savoir si ses fraises, tomates ou asperges sont bien reçus auprès de notre clientèle. Il s’informe sur la production d’autres producteurs, mais ne se laisse pas dire que les siens défient toute concurrence. Pour lui, l’attachement à la qualité du travail est normale : ses produits doivent être irréprochables car « cela attrait au respect du client ». C’est là l’objectif principal. Toutes ces actions vont dans ce sens : recherches variétales, maintien du niveau de fertilité des sols, organisation de l’itinéraire des cultures…
La décision du passage de la ferme en agriculture biologique (en 2007) procède du regard averti que porte Jean-Marc sur son environnement. Ses parents travaillaient suivant les méthodes conventionnelles et avaient cédés, comme beaucoup de leur génération, à l’utilisation des produits phytosanitaires. À sa reprise de la ferme, Jean-Marc Coulon souhaite renouer avec les pratiques antérieures de son grand-père, lui-même producteur sur ces terres. « Je voyais les limites du système notamment la chimie systématique comme seule réponse aux problèmes […] il y avait un travail de réflexion à mener, que j’ai pris le temps de mener, dès 2000, en commençant par l’arrêt des premiers herbicides. »
Un aspect remarquable dans son mode de fonctionnement est l’attention portée au volet social de son entreprise. Jean-Marc veille à ce que le travail de ses salariés puisse se faire dans les meilleurs conditions. Une préoccupation qui va de paire avec l’environnement : il va sans dire que de travailler dans des champs en culture propre fait toute la différence pour la santé des êtres humains qui les cultivent.
En visite dans les champs, nous poursuivons la discussion avec le même sérieux. « [la qualité] c’est ce qui me motive, ce qui m’intéresse dans mon travail. On sait que quand on vise des productions gustatives c’est à l’opposé du rendement ».
Jean-Marc est très observateur de la nature environnante, et nous explique avec grande précision les comportements de ses fraisiers, les caractéristiques propres aux différents profils de fruits, les différents « horizons » des sols et les bactéries associées, les propriétés énergétiques de l’eau de pluie, les produits naturels qu’il utilise pour tonifier parfois les plantes (à base de prêle, d’ortie…) Il est très attentif aux évolutions des températures liées au changement climatique. Il constate depuis quelques années une perte de la régularité de production due à une modification dans le comportement des plants qui, notamment en période de grosses chaleurs, se mettent « en dormance » et limitent la pousse. Ces phénomènes influent sur son calendrier de production, et il doit en tenir compte : « il y a un décalage de la culture qui se met en place avec plus ou moins de réussite… » dit-il.
Il travaille sans cesse à réduire, à toutes les étapes, son impact sur l’environnement. Un chantier sur le remplacement des bâches plastiques par du non-tissé de chanvre-lin pour couvrir les pieds des plants est déjà entamé, tandis qu’il s’intéresse aussi à trouver une alternative aux barquettes plastiques pour les fruits-rouges.
Une anecdote illustre bien le grand soin que Jean-Marc accorde, tant à l’environnement et aux personnes qui l’entoure qu’à ses cultures : alors que nous goûtons aux tomates-cerises dans le champs (à plusieurs tomates, tant elles sont bonnes !) une camionnette passe, de modèle J9. Jean-Marc développe : ces anciens véhicules sont récupérés dans le soucis de leur offrir une nouvelle vie aux champs mais, plus particulièrement encore, parce que leurs suspensions sont plus souples ! Ainsi « on n’abîme pas les fruits au transport ».
Nous y penserons en appréciant ses jolies fraises et ses belles tomates, chez nous à la maison. Merci Jean-Marc !