Hélène Verger
Des herbes aromatiques comme des bouquets
Saint-Sylvestre-sur-Lot (47)
partenariat depuis : 2001
dernière visite : 10/06/2018
— arrêt d'activité depuis fin 2019 —
Quand nous nous approchons des abords du terrain d’Hélène, il est déjà près de 19h. À peine avançons-nous entre les allées d’aromatiques que la magie opère : les herbes libèrent leurs senteurs, les insectes virevoltent, la lumière de fin de journée étire les ombres et colore le paysage d’une douce lumière orangée. Pourtant, Hélène s’inquiète. Premièrement, elle n’aime pas les photos (qui aime avoir un objectif braqué sur lui ?) puis elle s’en veut d’avoir quelques serres en piteux état et des mauvaises herbes par endroit.
Quand nous nous approchons des abords du terrain d’Hélène, il est déjà près de 19h. À peine avançons-nous entre les allées d’aromatiques que la magie opère : les herbes libèrent leurs senteurs, les insectes virevoltent, la lumière de fin de journée étire les ombres et colore le paysage d’une douce lumière orangée. Pourtant, Hélène s’inquiète. Premièrement, elle n’aime pas les photos (qui aime avoir un objectif braqué sur lui ?) puis elle s’en veut d’avoir quelques serres en piteux état et des mauvaises herbes par endroit.
Hélène est volontaire et a fort caractère. Pour concilier son rôle de maman et son travail, elle habite sur l’exploitation. L’été, elle se lève tôt pour récolter "à la fraîche" avant d’emmener ses enfants à l’école. Elle aime ses aromatiques, tout autant que son terrain. La terre de Saint-Sylvestre-sur-Lot est sableuse, ce qui est idéal à leur culture. Alors, certes, il y a quelques mauvaises herbes par endroit car le temps manque, le printemps est une période compliquée car les mauvaises herbes poussent très vite. Mais les bouquets qu’elle envoie sont toujours impeccables et d’excellente qualité. Hélène est une perfectionniste passionnée, consciencieuse et exigeante.
Fille de Gérard Verger, un agriculteur qui débuta la bio dans les années 70 et participa à la diffusion des produits du Lot-et-Garonne sur les marchés bordelais puis parisiens, Hélène a toujours baigné dans le maraîchage. Cela fait une quinzaine d'années qu’elle observe scrupuleusement ses herbes évoluer sur sa parcelle. Elle travaille véritablement avec la nature, associe certaines cultures pour éloigner certains nuiseurs, par exemple. Elle n’utilise aucun engrais organique car « un aromatique qui a été bouté à l’engrais est moins parfumé, moins résistant à la conservation et plus vulnérable aux ravageurs… », explique-t-elle. Pas non plus d’insectide : s’il y a quelques légers trous dans les feuilles du basilic, elle considère que ce n’est pas dramatique. Elle leur laisse leur part.
Généreuse, Hélène l’est aussi avec les humains. En effet, elle accueille régulièrement en stage les jeunes en difficulté d’un collège à proximité. Elle leur apprend patiemment les plantes et participe à leur redonner confiance. Avant cette visite et depuis ans que nous travaillons avec elle (c’est à dire 5ans), c’est un « détail » qu’elle n’avait jamais évoqué. Sa modestie est aussi naturelle que sa détermination.
Pour elle, l’aromatique n’est pas accessoire. Elle fait la grimace quand elle apprend que des bouquets sont offerts aux clients : c’est trop précieux, ça représente trop de travail pour être donné, et cela participe à leur banalisation. Or, les herbes aromatiques apportent toute la richesse et la finesse aux plats ; ce sont elles qui relèvent et parfument. Leur conditionnement est très délicat. Elles sont fragiles, et encore plus lorsqu’elles sont coupées car elles deviennent sensibles à l’air qui les abîme. Elles doivent être traitées avec beaucoup de soin, c’est pourquoi Hélène les compare aux fleurs.