Grégory Lagarde
Lʼoignon passionnément, la vie chaleureusement
Gramont (82)
partenariat depuis : 2017
dernière visite : 14/06/2018
Il est des secteurs où les exploitations en agriculture biologique sont encore regardées avec curiosité (si ce nʼest avec mépris). « Mais je mʼen fiche
complètement ! » nous dit en riant Grégory Lagarde. Il est le premier de notre tournée chez les agriculteurs de la CABSO, et plutôt seul en bio sur la commune de Gramont située à une soixantaine de kilomètres de la coopérative. On se réjouit de voir ce jeune agriculteur, enfant du pays, si heureux de travailler lʼoignon. Ses grands sourires et son débit de parole soutenu viennent appuyer ses convictions (il nous avoue que si lʼécole nʼétait pas son fort, ce sont toujours les oraux qui lʼont sauvé !)
Cʼest autour de la table, « à la bonne franquette » quʼil commence par nous raconter son parcours.
Grégory a repris les terres à la suite de son père, dʼabord avec son frère puis seul, afin de changer pour le mieux. Le passage en bio se fait avant tout pour des raisons de santé, une incompatibilité aux produits chimiques doublée dʼune quête vers le bien-être. Grégory cherche lʼéquilibre entre le travail et la vie de famille, dans un environnement naturel revitalisé dont il a déjà pu apprécier les évolutions : depuis ces quelques années en agriculture biologique, sa campagne redevint riche en faune et en flore.
Une autre raison ayant motivé sa rupture avec la filière conventionnelle, cʼest le manque de convivialité et de respect. Ce personnage sociable et fédérateur est un défenseur des « bons petits plaisirs de la vie. » Président de la "Cuma de Battages" (une regroupement de 5 exploitations) il remplit sa mission en veillant à ne surtout pas oublier les petits verres de vins et gâteaux qui font plaisir à la fin des conseils dʼadministration. En travaillant en bio et avec la CABSO, il a pu retrouver ces valeurs.
Son caractère "bon vivant" et ses qualités humaines sont prolongées dans ses rapports avec ses salariés. Parmi eux, certains reviennent depuis 4 ans ou plus. Nous les retrouvons dehors, occupés à toutes les étapes du lavage et de mise en botte des oignons.
Sur le plateau, Grégory nous présente ses cultures. La "terre amoureuse", tendre et aérée, colle aux pieds. « Ici, on a de la terre qui a de la mémoire, cʼest à dire que si on la maltraite, elle sera tassée, asphyxiée et elle vous le fera subir ». Nous allons voir lʼoignon blanc, puis les échalotes. À propos, saviez-vous que lʼéchalote se multiplie ? Plantez-en 1, vous en récolterez entre 4 et 6 !
Plus loin se trouvent des zones de tests et dʼexpérimentations, avec plusieurs types de couverts végétaux. Toujours avec le même engouement, Grégory nous fait part de ses constats, de lʼévolution de ses cultures, de ses projets. « Jʼen apprends tous les jours ! »
Il a dans lʼidée de développer lʼoignon rouge, pense éventuellement à faire de lʼail blanc et compte surtout installer un frigo pour développer ses capacités de stockage (cʼest chose faite à lʼheure où cet article est écrit !). Quant à sa politique dʼinvestissement machine, elle privilégie les bons équipements de herserie, pérennes et qui facilitent la culture, plutôt que les gros tracteurs. Sur le siège du vieux 644 McCormick, les chats dorment — quand Grégory passe, il ne manque pas de leur faire une caresse.
À lʼissu de la rencontre, il tient à nous accompagner chez le prochain agriculteur de la boucle. Pour nous rendre service, pour lui dire bonjour. Parce que quelques minutes de partage supplémentaires, ça nʼest jamais du temps perdu. Merci à Grégory pour cet accueil chaleureux.
À lʼissu de la rencontre, il tient à nous accompagner chez le prochain agriculteur de la boucle. Pour nous rendre service, pour lui dire bonjour. Parce que quelques minutes de partage supplémentaires, ça nʼest jamais du temps perdu. Merci à Grégory pour cet accueil chaleureux.